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Évêque
de Noyon - (457-545) Saint
Médard, l'un des plus célèbres pontifes de l'Église de France au VIer
siècle, naquit vers l'an 457, à Salency, en Picardie, de parents profondément
chrétiens. Dieu les bénit en leur donnant pour fils deux futurs saints
évêques, Médard et Gildard. La
jeunesse de Médard fut remarquable par sa grande compassion pour les
pauvres et les malheureux ; il s'assujettissait à des jeûnes rigoureux,
afin de leur distribuer sa nourriture. Un jour, il rencontra un mendiant
aveugle qui était presque nu ; il se dépouilla de son habit pour l'en
revêtir ; et comme on lui demandait ce qu'il en avait fait, il dut répondre
qu'il l'avait donné à un pauvre aveugle dont la misère l'avait touché.
Un
autre jour, son père, revenant de la campagne avec un grand nombre de
chevaux, le chargea de les conduire dans un pré et de les y garder en
attendant l'arrivée de ses domestiques. Tout à coup Médard aperçut un
villageois chargé de harnais qu'il portait à grand-peine : "Eh !
mon ami, lui dit l'enfant, pourquoi vous chargez-vous d'un si pesant
fardeau ? - C'est, répondit le paysan, que mon cheval vient de périr par
accident ; j'emporte ses harnais, mais sans espoir de pouvoir acquérir un
autre cheval." L'enfant, ému de compassion, prit un des chevaux
confiés à sa garde et le força de l'emmener. Le Ciel témoigna par un
prodige combien cet acte de charité Lui était agréable ; car, après
que Médard eu rendu compte à son père de son action, on trouva le
nombre des chevaux complet. De
plus, tous les gens de la maison virent un aigle couvrir Médard de ses
ailes pendant une grosse pluie qui était tout à coup survenue. En
530, il fut élu évêque et sacré par saint Rémi. La dignité épiscopale
ne lui fit rien retrancher de ses pénitences. On vit ce saint vieillard,
à l'âge de soixante-douze ans, parcourir les villages, les bourgs et les
hameaux, prêchant, consolant son peuple, administrant les sacrements avec
un zèle infatigable. Il étendit le règne de la foi en quelques parties
de son diocèse demeurées païennes ; et, par ses travaux comme par ses
miracles, il eut la douce joie de sauver un grand nombre d'âmes. C'est de
sa main que la reine Radegonde reçut le voile de religieuse. Le
même historien, St Fortunat, qui rapporte ces faits, nous dit également
qu'à la mort de St Médard, il survint une pluie chaude et abondante.
Peut-être, ajoute St Fortunat, quand mourut St Médard, la terre asséchée,
avait-elle besoin de pluie; aussi les peuples reconnaissants, voyant en ce
fait, une attestation du saint et une marque de sa protection, continuèrent
à recourir à St Médard pour obtenir la pluie.
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