Saint Martin

Saint Martin de Tours, Evêque (+ 397)

Résumé

 Les Églises d'Orient l'appellent aussi "Saint Martin le Miséricordieux". Il est né en Pannonie, l'actuelle Hongrie, sur les frontières de l'empire romain où son père était en garnison. A 15 ans ans, il est soldat car la loi romaine obligeait les fils de soldats à s'enrôler dans l'armée. Il est muté en Gaule et c'est là, qu'à Amiens, il rencontre le pauvre grelottant à qui il donne la moitié de son manteau (*) et dont il apprend durant la nuit que c'est le Christ qui lui a fait cette demande. Il hésitait à devenir chrétien, il s'y décide enfin. Il quitte l'armée pour rejoindre saint Hilaire à Poitiers. Avec lui, il fonde le premier monastère des Gaules, à Ligugé, en Poitou. C'est là qu'il sera enlevé par les habitants de Tours qui en font leur évêque. Mais l'ancien soldat devenu chrétien ne s'enfermera pas dans sa cité. Il évangélisera parcourant les campagnes jusqu'à sa mort, à Candes, sur les bords de Loire, en disant cette parole: "Seigneur, s'il le faut, garde-moi en vie, car je ne refuse pas le labeur."

En France, près de 500 localités et bourgades portent son nom.  

(*)"Martin n'a donné que son manteau. Chaque nouvelle recrue de l'armée Romaine recevait un don de l'empereur ou du sénat, correspondant à la moitié de son équipement l'autre partie était payée par les deniers personnels. Martin n'a donné que la partie du manteau qui lui appartenait. L'autre partie était propriété de l'état romain."

Martin est né en 316 dans la cité de Sabaria, en Hongrie. Son père, dont la famille est originaire d' Italie du nord, était tribun militaire de l'Empire romain, chargé de l'administration de l'armée. Vers l'âge de 10 ans, l'enfant veut se convertir au christianisme et il se sent attiré par le service du Christ

Vie dans l'armée

En tant que fils de magistrat militaire, Martin suit son père au gré des affectations de garnison. Ce père est irrité de voir son fils tourné vers une foi nouvelle : alors que l'âge légal de l'enrôlement est de 17 ans, il force son fils de 15 ans à entrer dans l'armée. Affecté en Gaule, c'est lors d'une des rondes de nuit qu'un soir d'hiver 338 à Amiens il partage son manteau avec un déshérité transi de froid car il n'a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse et la nuit suivante le Christ lui apparaît en songe vêtu de ce même pan de manteau. Il a alors 18 ans.

C'est aussi le temps où les grandes invasions germaniques se préparent ; les Barbares sont aux portes de l'empire. En mars 354, Martin participe à la campagne sur le Rhin contre les Alamans; ses convictions religieuses lui interdisent de verser le sang et il refuse de se battre. Pour prouver qu'il n'est pas un lâche et qu'il croit à la providence et à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il est enchaîné et exposé à l'ennemi mais, pour une raison inexpliquée, les Barbares demandent la paix.

Vie érémitique

En 356, ayant pu quitter l'armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville.

Son statut d'ancien homme de guerre empêche Martin de devenir prêtre : aussi refuse-t-il la fonction de diacre que lui propose l'évêque. Il devient donc simplement exorciste.

La Chrétienté est alors déchirée par des courants de pensée qui se combattent violemment et physiquement ; les ariens et les croyants en la Trinité comme Hilaire et Martin qui sont exilés et maltraités. En 360, les trinitaires regagnent définitivement leur influence ; Hilaire retrouve son évêché et Martin revient lui-même à Poitiers A Ligugé, Martin crée un premier monastère, lieu de l'activité d'évangélisation. Il accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaître par le petit peuple comme le saint homme qu'il a toujours désiré être.

Évêque de Tours

Les habitants de Tours l'enlèvent et le proclament évêque en 371 sans son consentement ; Martin se soumet en pensant qu'il s'agit là sans aucun doute de la volonté divine.

Les autres évêques ne l'aiment guère car il a un aspect pitoyable dû aux mortifications et aux privations excessives qu'il s'inflige, il porte des vêtements rustiques et grossiers. Martin vit dans une cabane de bois dans laquelle il repousse les " apparitions diaboliques et converse avec les anges et les saints "

Martin semble avoir largement sillonné le territoire de la Gaule ; là où il n'a pas pu aller, il a envoyé ses moines. Il prêche avec efficacité les paysans, forçant le respect par l'exemple et le refus de la violence. Il prêche par la parole et par sa force, il sait parler aux petits et il utilise à merveille la psychologie par sa connaissance des réalités quotidiennes et l'utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait.

Il remplace les sanctuaires païens par des églises et des ermitages et comprenant fort bien l'homme de la campagne et ses besoins, il se donne les moyens de le convertir alors que la foi chrétienne est encore essentiellement urbaine.

Martin meurt à Candes, à la fin de l'automne, le 8 novembre 397 sur un lit de cendre comme mouraient les saints hommes ; disputé entre Poitevins et Tourangeaux, son corps est subtilisé par ces derniers et rapidement reconduit par le fleuve jusqu'à Tours où il est enterré le 11 novembre.

Aujourd'hui plus de 236 communes portent son nom en France et plus de 4 000 églises sont placées sous son vocable ; son nom de baptême est devenu le nom de famille le plus fréquent de France.